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Écrit par Ángel Manuel Rodríguez
Quelle est la signification de l’offrande végétale (Lv 2, NBS)?
Comparée aux offrandes sacrificielles mentionnées dans Lévitique, l’offrande végétale est unique en ce qu’elle est sans effusion de sang. Une étude des ins¬tructions lévitiques sur la façon de l’offrir nous aidera à en comprendre la signification et les implications théologiques.
1. Nature de l’offrande. Le terme hébreu minkhah signifie « don, tribut » offert à un supérieur en un acte d’hommage ou de reconnaissance (voir Gn 32.14,19 ; 1 S 26.19). Il désigne aussi une offrande végétale (grains) ou animale (Jg 6.18,19 ; 1 S 2.15-17). Dans Lévitique, il s’agit d’un terme technique pour une « offrande végétale » volontaire, apportée crue (Lv 2.1-3) ou cuite (v. 4-10,14,15) en hommage au Seigneur de l’alliance. Si elle était crue, elle était faite de fleur de farine de blé accompagnée d’huile d’olive et d’encens, symboles de bénédictions, de joie, et de consécration à Dieu (Dt 11.14 ; Es 61.3 ; Ps 141.2). Le prêtre brûlait sur l’autel une poignée de farine mélangée avec de l’huile d’olive et de l’encens en tant que souvenir. La farine pouvait être cuite en gâteaux épais ou en galettes (Lv 2.4). On pouvait aussi la faire cuire à la poêle, comme une sorte de crêpe (v. 5 ; voir Lv 1.6), ou sur le gril (v. 7). Ce dernier type d’offrande végétale cuite se composait des pré¬mices de la moisson d’orge (v. 14 ; voir Ex 9.31). La tête verte du grain était rôtie et arrosée d’huile. On ajoutait de l’encens dessus.
2. Signification. Voici quelques réflexions sur cette offrande. Premièrement, l’offrande constituait un acte de recon¬naissance joyeuse, d’hommage, et d’adoration envers le Seigneur de l’alliance. Elle reconnaissait que Dieu était le Seigneur de son peuple, et qu’il pourvoyait abon¬damment à ses besoins. La portion brûlée sur l’autel appelée « souvenir » (Lv 2.2), n’était pas seulement un gage représentant l’offrande entière, mais aussi un acte commémoratif, signifiant que son peuple n’avait pas oublié la bonté du Seigneur.
Deuxièmement, elle était considérée comme « une offrande d’une agréable odeur à l’Éternel » (v. 2), c’est-à-dire que lorsque Dieu sentait l’offrande, non seulement il l’acceptait, mais il acceptait aussi l’adorateur en tant que partenaire de l’alliance et ne le considérait pas comme un ennemi. L’utilisation de sel réaffirmait l’idée de la permanence et de l’importance de préserver la relation d’alliance (v. 13).
Troisièmement, la farine crue, offerte telle quelle par les êtres humains, exprimait la bonté de Dieu. La farine cuite montrait la volonté des adorateurs de consacrer leur travail et leur service à Dieu.
Quatrièmement, l’exclusion du levain et du miel, symboles de mort et de péché (voir 1 Co 5.6-8 ; Mt 16.6,11), suggère que Dieu ne voulait aucun agent de fermentation pour altérer la relation spirituelle de ses disciples avec lui.
Cinquièmement, puisqu’il s’agissait d’une offrande végétale, on a suggéré qu’une telle offrande se référait peut-être au régime végétalien original de l’humanité (Gn 1.29,30). Si tel est le cas, elle rappellerait le régime des êtres humains en Éden et pointerait vers la coexis¬tence paisible des êtres humains et des animaux dans l’avenir (voir Es 11.6-9 ; 65.25).
Finalement, puisqu’il s’agit du grain dont le pain est fait, elle nous rappelle que Jésus est le pain de vie qui nourrit notre vie spirituelle et préserve notre existence physique (Jn 6.35). Nous devrions l’honorer en tant que Seigneur de notre vie.