Le mystère de la piété

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Écrit par Ángel Manuel Rodríguez

Qu’est-ce que « le mystère de la piété » (1 Tm 3.16)?

Le passage que vous citez est couramment considéré comme un hymne de louange sur Christ : son incarnation, son ascension, la proclamation de sa personne, et la réaction de la terre et du ciel envers lui. C’est à l’intérieur de cette emphase sur la proximité de Dieu en Christ que l’expression que vous mentionnez devrait être comprise. Nous commenterons les six déclarations se trouvant dans ce texte.

1. Piété et Mystère. Dans le Nouveau Testament, le mot « mystère » désigne une chose cachée révélée aux croyants. Aujourd’hui, nous comprenons ce mystère, mais pas nécessairement dans sa plénitude (Col 1.25,26). Le mot « piété » désigne la vie chrétienne vécue en réponse à ce que Christ a fait pour nous. Par conséquent, l’expression « le mystère de la piété » ne veut pas dire « le mystère qui est, ou qui consiste en, la piété », mais le mystère qui rend la piété possible, qui fournit le fondement même de la vie chrétienne. Ce mystère, précise l’hymne de louange, c’est Christ.

2. La Vie de Jésus. Cet hymne de louange commence par le pronom masculin singulier « celui », en référence à Jésus et à son oeuvre de salut ; le mystère, c’est Jésus (v. 27). Ce glorieux mystère, caché en Dieu, « apparut dans un corps » (littéra¬lement « dans la chair »). Le mystère, c’est Dieu revêtant l’humanité pour nous rapprocher de lui – une oeuvre prodigieuse. Ce mystère comprend aussi la résurrection du Christ. Dans l’hymne de louange, la cruauté de la mort du Fils est implicite – cette mort semblant démentir ce que Jésus déclarait être. Mais la résurrection, accomplie par la puissance de l’Esprit (voir Rm 1.3,4), a justifié Christ et sa prétention au titre de Rédempteur du monde. Après la résurrection, Christ est monté au ciel en la présence même des anges. Ils ont vu le Prince victorieux retourner au Père (voir Ap 5.12).

3. Proclamation et Réponse. Il y a une double réponse à l’incarnation : une sur la terre, et l’autre, dans le ciel. Sur la terre, la puissance sal¬vatrice du Christ est proclamée aux nations. Le mystère, dévoilé par Dieu et confié à l’Église, est maintenant révélé à tous les êtres humains par l’accomplissement de la mission de l’Église. Il appartient au genre humain et doit atteindre tout le monde, parce que tous sont seuls et dans le besoin d’acceptation de la part des autres, et par-dessus tout, de Dieu. Tous sont des pécheurs en quête de pardon. L’hymne de louange souligne la réponse positive à Jésus : il fut « cru dans le monde ». Sur la terre, c’est la réponse à l’incarnation de Jésus ; par contre, la réponse dans le ciel s’est produite à l’ascension du Christ. Parce que Christ a revêtu l’humanité, est mort et ressuscité, la réponse céleste consistait à l’accueillir là, dans la plénitude de sa gloire, de la gloire qu’il avait auprès de Dieu avant la création du monde (Jn 17.1).

L’hymne de louange est introduit par la déclaration « Et, sans contredit [ce qui est établi est incontestable], le mystère de la piété est grand ». La théologie est placée au service de la vie chrétienne. Cet hymne nous appelle à répondre avec gratitude à ce que Dieu a fait pour nous, et à aligner notre vie au Rédempteur – à l’Ami le plus proche en qui nous trouvons le repos. Il est la source qui rend la piété possible.